Les retraites de février 2022

Le mois de février est un mois charnière dans le cours de notre année au séminaire car il marque la mi-année académique et la transition semestrielle. Mais c’est aussi le moment de faire une relecture en vue de déposer une demande (ou pas), pour une prochaine étape ou tout simplement de prendre un temps pour se ressourcer dans la continuité de son cheminement.

C’est ainsi que toutes les années confondues du séminaire partent en retraite, séparés en fonction de là où chacun est rendu. Le second cycle s'est retiré en Bretagne, les deuxièmes années à Manrèse pour une retraite Ignatienne et les ANDC et les 1ères année à l’abbaye de la Pierre qui Vire dans l'Yonne.


Retraite à La Pierre qui Vire

« Seigneur, apprends-nous à prier … ». (Lc 11,1)

Tel était la demande d’un disciple à Jésus. C’est dans cette esprit que la retraite des ANDC et des 1ères années à l’abbaye de la Pierre qui Vire s'est tenue. Nous pourrions même dire que c’est cette demande qui a conduit notre retraite. « Seigneur, apprends-nous à prier … ». (Lc 11,1).

Eh bien pour vivre cet apprentissage de la prière nous nous sommes mis à l’école des Psaumes. Je dois dire que c’est une porte d’entrée particulière pour beaucoup d’entre nous car nous sommes plus habitués à des spiritualités diverses. La frère Basile qui nous guidait dans cette retraite n’a eu de cesse de nous rappeler ceci tout au long de la semaine ; « les Psaumes sont des prières d’homme, pétris d’humanité et la prière du Christ lui-même et qu’à travers les psaumes le Christ est solidaire de notre humanité. »

A notre arrivé samedi, comme prélude de la retraite, ces quelques dispositions nous étaient proposées pour entrer dans la prière des psaumes ; écouter Celui qui veut nous parler, être là dans la prière silencieuse, désirer Dieu et attendre car la prière est une longue attente. Au fil des jours, pour concrètement nous mettre à l’école des psaumes le frère Basile nous proposait quatre portes d’entrée pour aborder les psaumes

  • La question : Nous le voyons souvent dans les psaumes, le désir de Dieu s’exprime par nos questions ; nos "pourquoi", nos "comment", nos "où es-tu". De fait, nous étions conduits à voir dans les psaumes un livre de questions où l’homme interroge et Dieu lui répond et par ses questions l’homme s’élève vers Dieu. Dès lors, en priant les psaumes, nous pouvons demander au Seigneur de nous inspirer les vraies questions auxquelles nous aurons les vraies réponses quand nous le verrons face à face. La quête de Dieu n’est jamais finie, car Dieu se révèle à nous pour que nous le cherchions encore.
  • Deuxième porte d’entrée pour aborder les psaumes : reconnaître le combat si souvent explicité. La prière est certes un refuge, mais aussi un combat où s’affronte notre désir de Dieu et le mal. Nous le voyons dans plusieurs psaumes, le psalmiste est obligé de vivre un passage de son cri, sa supplication à la paix que lui donne Dieu, un exemple bien connu, la misère du roi David (Ps 50). Ce Psaume débute avec la profonde supplication de David « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché » et se conclut par un désir de louange « (…) ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. »
  • La troisième porte d’entrée pour aborder les psaumes : reconnaître l’aspect de communion présent dans les psaumes car ils sont la prière de tous en un seul. Lorsque dans son agonie Jésus exprime son cri vers Dieu son Père, il rassemble tous nos cris dans les siens.
  • Et enfin, la quatrième porte d’entrée pour aborder les psaumes : la louange que nous retrouvons dans plusieurs psaumes, elle est l’expression de notre joie, mais surtout d’une relation de confiance avec Dieu.

De tout ce que nous avons vécu pendant cette retraite, tous les témoignages donnés à travers les psaumes nous pouvons retenir qu’ils sont des paroles données pour louer et prier Dieu, même dans nos moments les plus creux et ils nous permettent de sortir de nos répétitions.

« Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. » (Ps 119,105)

Geraldo Ami - 1ere année - Diocèse Port-Louis (Ile Maurice)

séminariste en 1e année

Retraite à Manrèse

Du jeudi 17 février au samedi 26 février 2022 les séminaristes de la 2ème année nous avons eu notre retraite de discernement à Manrèse à Clamart. Elle était animée par madame Michèle Vallée et le père Jean-Marie Carrière. La retraite s’est déroulée en silence, comme nous a dit Madame Michèle Vallée : « Le silence permet d’écouter le murmure d’intérieure et la brise légère ».

Nous avons fait silence pour écouter Dieu qui nous parle.

Pour écouter Dieu, Madame Michèle Vallée nous a proposé deux dispositions intérieures : Dans un premier temps, il s’agit d’avoir un cœur large et généreux. Ensuite, il faut se séparer ou se mettre à l’écart de tout ce qui peut nous empêcher de vivre cette rencontre avec Dieu.

Tout au long de la retraite nous avons prié l’oraison selon la spiritualité ignatienne. Cette façon de prier m’a beaucoup marqué car cela m’a permis de me représenter dans le cadre de la scène. Cette expérience à fait remonter en moi, beaucoup d’émotions. Mon oraison avec le texte « Principe et Fondement » dégageait en moi ce désir brûlant de louer Dieu incessamment et comme disait St Ignace : « L’homme est créé pour louer, révérer et servir Dieu notre Seigneur ».

Avec d’autres textes bibliques, j’ai pu ressentir d’autres émotions tel que la tristesse, la joie, le sentiment d’être aimé et je me rendais compte a quel point la parole de Dieu est vivante, elle vient me rejoindre dans le plus profond de mon être et ce verset biblique me rejoint beaucoup : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants. » Hébreux 4:12

Pendant ces 10 jours, nous avons prié avec plusieurs textes d’Évangile telle que :

  • Pêche miraculeuse. L’appel de disciples (Luc 5 1-11)
  • Parabole du fils Prodigue (Luc 15, 11-32)
  • L’appel du riche (Marc 10, 17-22)

Dans ce texte de Marc, j’étais profondément touché par cette parole de Jésus qui me rejoignait. : « Alors Jésus fixa son regard et l’aima » Comme le jeune homme riche, j'ai ressenti le regard du Christ posé sur moi ainsi que son amour. Cette parole vient me parler et m’habiter à « l’intérieur ».

A la fin de chaque oraison nous avons eu aussi le cœur à cœur avec le Christ. Cela m’a permis de davantage personnaliser ma relation avec le Seigneur puisque je lui parle comme un ami à un ami.

Chaque jour nous avons eu aussi un temps d’accompagnement spirituel. Nous commençons notre journée avec un temps d’Oraison. Ensuite nous prions les laudes à 9h00. Nous célébrons l’eucharistie à 12h05 puis nous avons le repas. A table, nous écoutons quelques extraits de la vie de Christian de Chergé. Nous nous sommes réunis à 14h30 pour avoir un temps d’enseignement qui servait souvent à nous donner des pistes d’Oraison. Dans l’après-midi, nous poursuivons avec nos temps d’oraison. Le soir, nous clôturons la soirée avec les Complies. Quant à moi, après les complies c’était l’occasion de faire ma prière d’alliance (Pardon/Merci/Demande).

La retraite c’était aussi pour discerner la prise d’une décision : poursuivre la formation, l’arrêter ou faire un temps de stage. Enfin, nous sommes invités à présenter tout cela en offrande au Seigneur.

Ce temps de retraite était un moment magnifique et spirituellement intense, j’ai pu contempler le Seigneur à travers ce magnifique cadre que nous offrait le centre de Manrèse. C’est un moment qui restera gravé dans mon cœur. Enfin, je rejoins cette parole de Charles de Foucauld qui témoignera après sa retraite à la villa Manrèse à Clamart :
« Je suis revenu hier de Clamart et j’y ai pris enfin la résolution d’entrer à la trappe » « Cette retraite de Clamart m’a fait un bien extrême » Charles de Foucauld

Warren Sansouci - 2ème année - Diocèse de Port-Louis (Ile Maurice)

séminariste en 2e année

Retraite au foyer de charité de Tressaint

Du 13 au 19 Février 2022, une retraite inter-séminaire a été organisée au Foyer de Charité de Tressaint en Bretagne, à l’intention des séminaristes du second cycle. Il y avait une quarantaine de participants venant des séminaires de Nantes, de Rennes et d’Orléans. Animée par le père Jean-François Audrain. Cette retraite avait pour thème « Prêtre dans l’Esprit Saint et le feu, à l’école de saint Philippe Néri ». Saint Philippe, né à Florence en 1515, meurt le 26 Mai 1595. Fondateur de l’Oratoire, il a été canonisé le 12 Mars 1622 par le pape Grégoire XV. Fêté le 26 Mai, il est déclaré co-patron de Rome avec les saints Pierre et Paul.

Chaque jour était rythmé autour des repas, les Laudes, les Conférences, les célébrations Eucharistiques, l’adoration du Saint Sacrement, les vêpres, la prière du Chapelet, enrichis une fois du Sacrement de la Réconciliation et de la prière des frères. Le cadre était aussi bien reposant. Dans ce contexte d’activités spirituelles, le recueillement était bien au rendez-vous vu que l’ambiance était marquée par le silence toute la semaine, à l’exception du premier et du dernier jour.

Le conférencier nous a conduit à la découverte de la vie de saint Philippe Néri dans le creuset de la foi ardente qui l’animait à travers une douzaine de conférences. Le fil conducteur de ses interventions était celui du profil de saint Philippe Néri, comme figure du prêtre, à même de contribuer à la formation des séminaristes. De toutes les contributions du conférencier à la découverte des richesses de la vie de saint Philippe Néri. Nous retenons surtout trois étapes : le renoncement à soi-même, le désir ardent de Dieu et l’exercice pointu de la charité en faveur du prochain.

Suite à un événement malheureux dans sa ville natale, il quitte définitivement le domicile parental, et trouve accueil chez son oncle très riche et sans héritier qui fut ravi de l’avoir. Mais, déjà riche de l’héritage familial de la foi, il se sentit saisi par l’amour du Christ dans un monastère. Epris d’une grande soif de Dieu, il déchira l’arbre généalogique de sa famille et quitta son oncle pour se consacrer à la recherche de sa vocation à Rome. Là, il témoigna de son esprit de détachement des biens terrestres.

Il décroche un travail de percepteur à Rome et vit comme un ermite dans la prière, tout en aidant les enfants de la rue et les malades. Il consacrait tous ses temps libres à la recherche des biens célestes et de sa vocation en priant dans les lieux de culte et les catacombes, cimetières où reposent les premiers martyrs chrétiens. Au cours d’une neuvaine à l’Esprit Saint pour demander une foi plus fervente, il fut effusé et son cœur fut grossi et brûlant d’un feu qui brûlait ses proches. Là fut le résultat de son désir absolu de Dieu.

Dès lors, il est une source de conversion qui insuffle une vie de sainteté à de nombreux adultes, et à beaucoup de jeunes qui ne le quittent plus. Ayant répandu le goût de la sainteté, le désir de confessions régulières d’un grand nombre de convertis poussa son accompagnateur spirituel à l’appelé à devenir prêtre. Il obéit, et passa tout son temps à trois activités essentielles pour édifier les fidèles : Célébrer des Eucharisties ferventes avec de fortes secousses provoquées par les battements de son cœur ; Passant de longs moments au Confessionnal ; Ses Commentaires des Écritures Saintes sont tellement nourrissants que cela nécessita la fondation de l’Oratoire pour former un réseau d’encadreurs et de serviteurs des malades. Là, s’exprime sa charité extrême.

Arsène - 3ème année Diocèse de Clermont-Ferrand

séminariste en 3e année