Le mercredi 31 mars 2021 dernier, tous les séminaristes du 1er cycle sommes partis vivre le pivot de toute l’année liturgique c’est à dire le Triduum pascal à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. Quant aux séminaristes de 2e cycle, ils sont partis vivre ce temps dans leurs paroisses d’insertion.
J’étais à ce moment-là habité par une grande joie et très curieux. Pour vivre cet évènement je me laissai porter par ce verset biblique : « Venez, retournons vers le Seigneur ! Car il a déchiré, mais il nous guérira ; il a frappé, mais il bandera nos plaies. Il nous rendra la vie dans deux jours ; le troisième jour il nous relèvera, et nous vivrons devant lui. Connaissons, cherchons à connaître le Seigneur ; sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore. Il viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie du printemps qui arrose la terre. » Osée 6,1-3
C’est en silence que nous avons vécu ce temps de Triduum pascal avec les propédeutes de la maison de St Jean Baptiste du diocèse de Versailles.
La matinée du Jeudi Saint débute avec l’accueil et la répartition des services entre lecteurs et acolytes. Ensuite, nous avons un temps d’enseignement sur la Cène du Seigneur pour nous permettre de mieux comprendre ce que nous allons vivre dans l’après-midi.
Il est 16h, ce même jour dans la basilique de St Benoît ; pour vivre la Cène du Seigneur on retrouve la couleur liturgique blanche. Après la proclamation de l’évangile, place au mandatum (lavement des pieds) suivi de l’institution de l’eucharistie.
Le lendemain matin tout est déjà dépouillé. Il n’y a ni cierge, ni nappe sur l’autel ; la pierre de l’autel me laisser imaginer la pierre du tombeau du Christ. Il y a une phrase qui me marque dans l’enseignement de ce Vendredi Saint c’est : « Le monde tourne mais la croix demeure. » (Devise des Chartreux)
Pour l’office de la croix, à cause de la situation sanitaire du pays nous ne pouvons pas faire de vénération avec des baisers mais nous pouvons nous agenouiller devant la croix. Cela me permet une petite réflexion pour entrer plus en profondeur dans ce temps fort, en me questionnant : « À quel endroit voudrais-je poser mes lèvres ? : Est-ce sur le cœur du Christ ? Est-ce sur ses pieds ? Est-ce sur le bois de la croix ? Que signifie cette mort de Jésus pour moi ? ».
Devant le Seigneur je me reconnais petit et pécheur et comblé de son grand amour pour moi.
Le samedi matin c’est le silence, il n’y a pas de messe mais comme d’habitude on se retrouve avec les frères de la communauté pour le grand office du matin à 6h30, tierce à 9h15, sexte à 12h45, none à 14h30 et les vêpres à 18h10. Le Samedi Saint c’est la descente de Jésus aux enfers.
Puisque c’est une expérience qui rejoint aussi le texte d’ Exode 14,14, je suis marqué par : « C’est le Seigneur qui combattra pour vous. Et vous, vous resterez cois ! » Je n’ai qu’à rester tranquille et laisser le Seigneur agir.
Il est 22h, c’est le moment de vivre le résumé de tout le Triduum pascal qui est la vigile pascale. Je peux vivre cette célébration différemment à la suite de l’invitation d’un frère, lors de son enseignement, à contempler les symboles de la célébration (la nuit, le feu/la lumière, l’eau, l’assemblée priante, l’eucharistie etc.) Grâce à cette invitation je peux vivre quelque chose d’unique et profond en me laissant toucher par la nuit, qui symbolise la rencontre de Dieu et l’homme, la nuit qui représente aussi le désespoir en pensant à tous ceux qui souffrent.
Le dimanche de Pâques, on se retrouve avec toute la communauté pour célébrer le Christ ressuscité. C’était aussi une expérience inoubliable pour moi d’être au service de l’autel en tant qu’acolyte. Le dimanche soir aux vêpres, nous faisons mémoire de l’évènement des pèlerins d’Emmaüs.
Ce fut un temps spirituel fort pour moi de vivre le mystère chrétien d’une manière particulière et profonde. De plus, ce fut un temps riche en découverte avec les propédeutes de MSJB Versailles et les frères de la communauté de St Benoît.
Warren Sans-Souci - Diocèse de Port-Louis (Maurice) - 1e année