Pèlerinage à Rome - mai 2016

Tous les 6 ans, le séminaire d’Orléans part en pèlerinage à Rome. Début mai 2016, tous les séminaristes avec 4 de leurs prêtres formateurs se sont ainsi déplacés dans la ville des papes et des martyrs, avec le séminaire de Rennes, sur les traces de Saint Pierre et Saint Paul. Le pèlerinage a de surcroit bénéficié de l’heureuse simultanéité avec l’année jubilaire. Quelques séminaristes témoignent.

De retour de pèlerinage à Rome, je garde particulièrement en mémoire les rencontres que j’y ai faites. Nous avons eu la chance en effet d’écouter et d’échanger avec plusieurs évêques, prêtres et laïcs qui nous ont présenté leur travail à la Curie romaine ou au service de la presse chrétienne. Au-delà des noms des personnes rencontrées, de leurs titres et du détail pourtant intéressant de leurs travaux, je retiendrai de ces entrevues qu’elles ont éclairé ma vision de l’Eglise et de la vie chrétienne, en me ramenant à l’essentiel : la foi en la miséricorde, thème du jubilé actuel, et bonne clef du vrai dynamisme de toute vie chrétienne, de la mission même de l’Eglise. Et je comprends mieux désormais pourquoi le pape, quand on lui a demandé de se définir, a répondu : « un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard ». Vous et moi, comme tous, nous sommes à la fois pécheurs et regardés avec miséricorde par le Seigneur. C’est ce regard qui nous permet de cheminer malgré nos faiblesses, au-delà de nos péchés. C’est cette foi en la miséricorde qui permet à l’Eglise d’avancer, répondant aux appels de l’Esprit à annoncer à toute l’humanité cette miséricorde et à bâtir un monde meilleur.

le Pape François avec les séminaristes Au sommet de ces rencontres, il y a eu celle avec le pape François. Après l’audience générale où il nous a proposé une catéchèse sur la miséricorde, François a passé un peu de temps avec quelques pèlerins particuliers (surtout avec un groupe de personnes handicapées) et pour finir, quelques minutes avec nous, les séminaristes français. En nous disant « Santo coraggio ! Avanti » (saint courage ! En avant !) et en nous redisant l’importance fondamentale de la prière.

Je retiendrai aussi, outre tout cela, les rencontres spirituelles et les découvertes culturelles. Pèlerins à Rome, ce sont d’abord les saints des premiers siècles qui nous ont accueillis, dans les lieux qui rappellent leur mémoire. Pierre et Paul, bien sûr. Nous avons entre autres pu visiter les fouilles de Saint Pierre et célébrer la messe tout près de la tombe du premier pape. Dans nos pérégrinations au sein de la ville éternelle, d'autres témoins du Christ ont croisé notre chemin, dont parfois les noms nous sont familiers (sainte Cécile, saint Laurent, saint Clément...).

Enfin, je garderai de ce pèlerinage l’envie de retourner à Rome, découvrir de nouveaux lieux saints, faire de nouvelles rencontres… Je trouve très juste cette expression de l’écrivain Edmond Lafond : « Quiconque a vu Rome et n’a pas le désir d’y retourner n’est vraiment pas digne d’y avoir été » !

Olivier Henriot, diocèse de Limoges, 1ère année.


séminaristes visitant Rome

Rome est une ville éternelle que n'importe chrétien veut visiter et j'ai eu l'occasion d'aller à Rome avec la communauté du séminaire d'Orléans. Là-bas, j'ai eu des souvenirs que je n'oublierai jamais.

J’ai eu une vision différente après avoir visité la nécropole vaticane. 

Quelle opportunité que celle de prier ad limina apostolorum, devant le tombeau de Saint Pierre et Saint Paul ! En plus, nous avons eu l’occasion de rencontrer des personnes qui travaillent dans la curie romaine et d'écouter leurs partages ; à travers cela, nous avons mieux compris la fonction de l'Eglise.

L'audience générale avec le pape François fut un moment très fort : c'était un grand signe de communion dans l'Eglise car, il y avait des personnes provenant du monde entier afin d'écouter l’enseignement du pape et ces personnes exprimaient le respect et les sentiments pour notre pasteur commun dans l'Eglise.

A Rome, nous avons aussi marché, visité et prié dans de nombreuses églises : cela restera toujours gravé dans mon cœur surtout dans cette année sainte de Miséricorde : ce pèlerinage revenait à la source, à ma maison, celle de l'Eglise. 

Joseph Dinh, Diocèse de Nevers, 3ème année


séminaristes visitant Rome

Un pèlerinage, c’est d’abord un déplacement géographique. Il faut prendre le train, marcher, pérégriner vers un lieu saint. Pour les séminaristes d’Orléans et de Rennes ce fût vers Rome, la ville éternelle, où tous les chemins convergent, d’après l’adage. Riche d’une histoire multiséculaire, les amateurs d’art y sont plus que comblés et s’abreuvent à la fontaine du baroque. Art « bizarre » pour ses détracteurs, la richesse des peintures, des sculptures, sont comme autant d’invitations au mouvement. Un pèlerinage, c’est aussi l’occasion d’un déplacement intérieur, spirituel. Cette dimension sera pour moi la plus marquante : l’art comme témoin de toutes ces générations de chrétiens, dont les pieds arpentèrent les sols polis par des siècles de pratique religieuse. Tout cela s’opère des basiliques majeures jusqu’aux petits oratoires aux façades défraichies, mais dont la décoration intérieure éclate comme un écrin laissant paraitre ses trésors. Pierres d’autant plus précieuses, qu’elles sont comme sanctifiées par la prière d’un peuple. Oui, c’est le peuple chrétien qui sanctifie les édifices et non l’inverse.

Durant ce pèlerinage, j’ai particulièrement apprécié la simplicité de nos rencontres avec les monsignori de la curie. Joie de découvrir, chez ces hommes remplis du Christ, le désir de se mettre inlassablement à son service, jour après jour et de manière humble. Marcher dans les dédales des rues romaines était également l’occasion, pour les séminaristes, de développer une fraternité et un partage de foi.

Les vingt-cinq kilomètres parcourus en une seule journée eurent raison de quelques pieds et chaussures, mais au cours de ce grand pèlerinage des 7 églises nous aurons vécu un temps fort de fraternité et de partage spirituel. Ces six jours à Rome, comme une parenthèse, un temps suspendu, nous aura permis de flâner dans les rues, déguster « un gelato » ça et là ou une « pasta al dente ». Bref, profiter de cette « dolce vita » toute italienne, dans la ville aux sept collines où, comme l’écrit Laurent Gaudé, « les hommes se déplacent avec la suavité des chats ».

Julien Tellier, Diocèse d’Orléans, 5ème année


séminaristes visitant Rome

« Il est déterminant pour l’Église et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner elle-même de la miséricorde. Son langage et ses gestes doivent transmettre la miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à retrouver le chemin du retour du Père ». Ces paroles du Saint-Père extraites de la Bulle d'indiction de l'année sainte de la Miséricorde « le Visage de la Miséricorde », il nous a été donné d'en voir une application concrète et efficace place Saint-Pierre le 4 mai dernier au terme de l'audience générale. Le pape a pris le temps en effet de saluer et d'embrasser une à une des personnes malades et handicapées. Un geste qui peut paraître simple en apparence mais qui ne m'en a pas moins bouleversé et interrogé sur la manière dont je peux devenir moi-même dans ce monde en proie à la violence et à la vitesse une « porte de la Miséricorde » pour ceux vers lesquels Dieu m'envoie et plus particulièrement les plus pauvres. Une grâce que je reçois aussi comme un appel merveilleux à devenir pour mon prochain un visage de la bonté et de la tendresse de Dieu alors que s'achève ma formation au séminaire d'Orléans. Merci de prier pour nous.

Patrick RABARISON, c.m., diacre pour la Congrégation de la Mission, 6ème année