L'écho du Père Dominique suivi d'une entretien avec 2 paroissiens de Bussy St Georges
Il y a des moments privilégiés dans la vie d’une paroisse où on sent vraiment la présence de l’Esprit Saint. Après le triduum pascal, nous avons vécu un autre triduum, du 18 au 21 avril, avec la visite du séminaire d’Orléans. Ce fut un moment de Visitation, comme celle de Marie et Elisabeth, où l’Esprit Saint a fait tressaillir d’allégresse Jean-Baptiste dans le ventre de sa mère. Une paroissienne m’a avoué : « depuis 30 ans, nous avons vécu des moments forts, mais pas comme celui-là ! »
Dès la proposition que nous a lancée le P. Laurent Tournier en février 2023, l'Équipe d’Animation Pastorale a répondu oui avec enthousiasme. J’ai eu la joie de venir en novembre à Orléans pour préparer les trois jours, parler de notre paroisse animée par la Mission de France, qui a son siège canonique à Pontigny, dans l’Yonne, non loin d’Orléans.
La Prélature de la Mission de France a pour vocation de former des prêtres, diacres et laïcs dont la mission première est d’aller, en particulier par le travail professionnel, à la rencontre de ceux qui ne connaissent pas l’Évangile du Christ, ceux qui sont athées comme les fidèles des autres religions. La paroisse de Bussy a été confiée depuis 30 ans à la Mission de France, ce qui lui a donné une certaine coloration pastorale, dans le cadre de cette Ville Nouvelle : Une paroisse qui s’enrichit de la grande diversité culturelle et de la jeunesse de la ville, de l’ouverture aux préoccupations sociales des habitants, de l’accueil des migrants, de l’ouverture aux autres religions grâce à l’Esplanade des Religions et des Cultures, du souci des personnes en difficulté grâce au Secours Catholique et à la proposition de groupes de Parole. Bref, une paroisse ouverte qui se veut une « Eglise du réconfort », selon l’expression du pape François.
La Visitation d’avril avait été précédée par un aller-retour le dimanche de l’Epiphanie, qui a permis de se donner envie d’approfondir la relation naissante. Les paroissiens avaient été impressionnés par cet énorme groupe de séminaristes. Ils n’en avaient jamais vu autant ! Et quand il a fallu chercher des familles pour les héberger, Maxime n’a pas eu beaucoup de mal à trouver preneur, au point que plusieurs familles n’ont eu personne à accueillir.
Le programme des 3 jours s’est construit avec une équipe du séminaire et de la paroisse en visio. Tout s’est fait de façon naturelle, sans forcer :
- Il y a eu les temps de prière à l’église, où des paroissiens ont découvert la liturgie des heures et demandent maintenant à y être initiés.
- Il y a eu des moments dans les familles, qui ont beaucoup touché les accueillants.
- Il y a eu les messes en Ehpad, qui ont réjoui toutes ces personnes qui sont sur la fin de leur vie.
- Il y a eu les rencontres avec quelques-uns des groupes de parole de la paroisse, qui vont sûrement donner envie aux séminaristes d’en créer quand ils seront prêtres.
- Il y a eu une belle veillée de louange et de témoignages à l’occasion du dimanche de prière pour les vocations, qui a marqué les paroissiens et les jeunes présents. Je le sens déjà, ces témoignages font leur chemin dans les cœurs de certains jeunes.
- Il y a eu les visites des lieux de culte de l’Esplanade et la découverte de la chance de connaître les autres religions et l’interpellation que cela nous donne d’approfondir notre propre foi. Nous avons senti que l’Esprit Saint nous mettait sur la même longueur d’onde, quand une jeune bouddhiste nous a confié avec beaucoup d’émotion avoir découvert l’hymne à l’amour de St Paul : « J’aurais beau avoir la foi à soulever les montagnes, s’il me manque l’Amour, ça ne me sert à rien » (1 Co 13). Et un ami musulman qui m’a envoyé ce message : « Tu sais Dominique, quand l’un des séminaristes a dit en partant : aujourd’hui nous avons parlé de Dieu, je crois que nous ne mesurons pas la force d’une telle rencontre : Parler de Dieu sans contrainte, sans jugement et avec coeur … Nous avons dévoilé le secret de la Maison de la sagesse dont le monde a tant besoin. »
Père Dominique FONTAINE - Curé de la paroisse Saint-Denis-en-Val - Mission de France - Diocèse de Meaux
Entretien avec ANNICK ET GÉRARD VAUTRIN, paroissiens de Bussy-St-Georges
COMMENT S'EST DÉROULÉE VOTRE EXPÉRIENCE D'ACCUEIL DE DEUX SÉMINARISTES PENDANT CE TEMPS DE MISSION?
Annick et Gérard Vautrin : Notre expérience d’accueil a bien démarré, avec un premier contact très facile. Lors du premier dîner, nous avons convenu de chanter ensemble le bénédicité, ce que nous ne faisons pas habituellement. Puis nous avons échangé sur nos vies respectives, avec un intérêt sincère pour les expériences professionnelles et humaines de chacun. Au bout des trois jours, la relation était devenue très amicale.
QU'AVEZ-VOUS TROUVÉ LE PLUS ENRICHISSANT DANS CETTE EXPÉRIENCE ?
AV et GV : Le contact avec Rémi et Freddy nous a fait découvrir ce que représentent les études d’un séminariste, les étapes, les temps d’introspection. Ils ont exprimé leurs joies, leurs attentes, les moments plus douloureux. Nous avons compris que, pour eux deux en particulier, le désir de devenir prêtre s'ancrait dans l’enfance, et qu’aucune révélation soudaine n’avait eu lieu.
EN TANT QUE PAROISSIEN ET PAROISSIENNE DE NOTRE-DAME DU VAL, QUELS MOMENTS FORTS OU IMPRESSIONS MARQUANTES RETENEZ-VOUS DE LA PRÉSENCE DES SÉMINARISTES DU SÉMINAIRE NOTRE-DAME DE L'ESPÉRANCE PENDANT CES TROIS JOURS ?
AV et GV : Nous avons particulièrement apprécié les repas pris en commun, à Notre Dame du Val, les temps d’échanges où nous avons pu écouter la richesse des différents parcours de vie, et pour finir, la messe du dimanche avec la communauté, qui a été un grand moment de joie partagée.
Propos recueillies par Vincent Thomas