Ia ora na (bonjour en tahitien) !
Je me présente, je m’appelle TEAI Marcel, j’ai 33 ans. Je suis originaire de Polynésie-Française et je suis séminariste en 4ème année du second cycle au Séminaire Notre Dame l’Espérance d’Orléans. Je suis passionné de mécanique, de sports mécaniques, volley-ball, boxe, rugby un petit peu et surtout passionné de cuisine. Bon j’arrête de me dissiper (rire). Voilà cela fait un an que je suis en France Métropolitaine, je suis ici pour terminer ma formation, car le Séminaire Notre Dame de la Pentecôte de Tahiti a fermé ses portes. Et en cette nouvelle année académique 2020-2021 j’ai été élu doyen du second cycle.
Qu’est-ce qu’un doyen de cycle et quel est son rôle ?
Le doyen est le lien entre les séminaristes, le recteur du séminaire, le directeur de cycle, les professeurs, mais aussi les auditrices et auditeurs libres pour le bon déroulement de l’emploi du temps. Mais pas que cela bien sûr, sinon ma mission serait vide et ennuyeuse. Ma mission, c’est aussi de veiller sur chacun de mes frères et leurs attentes dans la mesure du possible afin qu’ils se sentent bien. Il faut savoir que le cycle, c’est aussi un lieu clé de la fraternité vécue car nous venons de milieux différents, et certains viennent d’autres séminaires. J’ai aussi la charge de veiller au bon déroulement et au respect de l’emploi du temps, et du temps imparti durant les cours : étudier c’est bien, mais faire la pause aussi (rire). Sur cette année académique il y a les séminaristes en année prime. Leur emploi du temps diffère un peu du nôtre, donc je veille à ce que les temps en cycle se fasse avec TOUS ; je prends par exemple les soirées de cycles qui sont échelonnées durant toute l’année où nous passons un moment convivial et fraternel, qui permet de faire une coupure pour se poser. La croissance et la maturité humaines de chaque séminariste passe très concrètement par l’apprentissage de la vie fraternelle et du partage des responsabilités dans la communauté du séminaire.
Pour moi, ce service est à la fois une joie et un défi car, comme écrit tantôt, je dois veiller au bon déroulement de beaucoup de choses. C’est très formateur pour moi car cela me permet d’être plus ordonné que d’habitude et d’être attentif au moindre changement, comme par exemple un imprévu avec un professeur qui ne peut donner cours pour diverses raisons. Cela m’édifie fortement à ma future mission de pasteur pour mieux gouverner une paroisse, gouverner au sens de prendre soin de quelque chose, prendre soin de quelqu’un afin qu'il ne périsse pas, qu'il reste en bon état. Loin de moi l’idée d’être un dictateur qui mène à la baguette ses troupes. Dans la vie il faut savoir être souple, tolérant mais aussi ferme par moment. Il faut de tout pour faire un monde. Cela m’a permis aussi de réaliser qu’on ne peut pas tout faire, surtout si nous avons d’autres responsabilités dans la communauté, ce qui est mon cas. Donc, j’ai délégué certaines responsabilités à d’autres, qu’ils ont accueillies avec joie. J’ai un dicton cher à mon cœur concernant cela : « Seul je vais plus vite, mais à plusieurs nous allons plus loin ». Et ce qui me fait grandir aussi, et qui fait ma joie, c’est lorsqu’un frère vient me donner des conseils pour mener au mieux mon service en tant que doyen, mais aussi les critiques afin de grandir et veiller au bien commun de tout le cycle. « Dans une fraternité, il faut se partager un même territoire, c’est-à-dire apprendre à gérer les conflits. » (TEAI Teiva, mon père)
Toute la formation au séminaire a pour but de nous former en tant que pasteurs, des hommes configurés au Christ bon pasteur, mais aussi de bons intendants au service de tous, avec des hauts et des bas certes, cependant en Fraternité et avec le concours de l’Esprit Saint. « Sans la fraternité que Jésus Christ nous a offerte, nos efforts pour un monde plus juste s’essoufflent, et même les meilleurs projets risquent de devenir des structures sans âme. » (Pape François, décembre 2018, Urbi et orbi). Pour moi je sais que cette année sera une belle année pour nous tous ici au séminaire malgré la pandémie actuelle, car je remets mes projets entre les mains de Dieu et celles de mes frères. Mesdames et Messieurs je vous demande de prier pour nous, merci beaucoup. « Heureux ceux qui persévèrent dans la paix, car c'est le Très-Haut qui les couronnera. » (Saint François d’Assise)
Marcel Teai - 4e année - Diocèse de Papeete