Le séminariste est le premier acteur de sa formation. Il est donc porteur d’une part de lucidité sur lui-même. L’Esprit Saint vient en second pour éclairer le regard sur soi. Les Pères sont des observateurs actifs, des regardants au service d’une formation à accompagner. C’est pourquoi il est important de croiser le regard du séminariste sur sa progression et les observations des pères sur ce qui est vécu, le tout sous la lumière de Dieu.
« Jésus posa son regard sur lui et l’aima » (Mc 10,21). Belle attitude de confiance. Mais il faut se souvenir que « lui » c’est le « jeune homme qui avait de grand bien ». Il est parti « tout triste », ne prenant pas la bonne direction. Il avait encore du chemin à faire pour rejoindre le Christ. La tristesse n’est pas la finalité du temps « des regards croisés ». Il s’agit d’un tremplin, d’un élan pour aller plus loin vers le Christ, soutenu par son regard aimant.
Cette rencontre biannuelle entre un séminariste et le recteur, porte-parole des pères, est pour donner tout son relief à la formation et favoriser une concertation des acteurs. Il permet de continuer la route en confiance dans la bénédiction du Seigneur : « Que le Seigneur tourne vers toi son regard, qu’il t’apporte la paix » (Nb 6,26).
P. Laurent TOURNIER, Eudiste, Recteur du séminaire
Monseigneur Hervé Giraud, archevêque de Sens et Auxerre, est venu au mois de décembre nous entretenir des nouvelles orientations de la formation des séminaristes (Ratio Fundamentalis).
Les aspects qui m’ont le plus marqué ont été : l’insistance de former des disciples-missionnaires et l’importance de se laisser former par l’Esprit-Saint. Le disciple-missionnaire est modelé à travers la formation humaine du séminaire, mais aussi par les études qui poussent les séminaristes vers la configuration au Christ tête, pasteur, serviteur, et époux. Se laisser former par l’Esprit-Saint est une exigence fondamentale : elle est une formation permanente, c’est-à-dire qu’elle dure toute notre vie et donc pas seulement durant le temps au séminaire.
Un des changements importants dans la Ratio est celui de l’année de propédeutique qui est devenue néces-saire et obligatoire, distincte de la formation du séminaire. Mgr Giraud nous a laissé ce questionnement : quelle est la différence entre une année de propédeutique et une année de fondation spirituelle ?
Par ailleurs, j’ai bien aimé son point de vue et son désir que les choses soient dites simple-ment de manière à être accessibles à tous. Pour lui, ce devrait être un but pour les séminaristes.
Pour conclure je retiens cette phrase : le séminariste se présente comme un mystère autant pour ses formateurs que pour lui-même.
Benoit LEROY, 4ème année, Diocèse d’Orléans