Pèlerinage en Terre Sainte


Pèlerinage en Terre Sainte

Partir 12 jours en Terre Sainte et revenir pour fêter Noël dans nos paroisses respectives : il y a de quoi être marqué !

Marqué dans la vie communautaire : être en pèlerinage ensemble, c’est vivre – marcher – célébrer – s’enthousiasmer – s’écouter – s’entraider. Alors des caractères se découvrent et s’apprécient. Surtout quand il s’agit de monter le mont des tentations en un temps chrono, ou qu’il faut accueillir la pluie et le froid dans le désert.

Marqué par les paysages, les récits bibliques : dans chaque lieu nous apprenons à mettre nos pas dans les pas des générations qui sont venues en pèlerinage avant nous pour y découvrir le Christ, mais aussi à remonter encore plus loin jusqu’à Abraham.

Marqué par les rencontres : notre guide chrétien palestinien de Bethléem, le Père Johnny de la paroisse chrétienne de Taybeh en Cisjordanie, la journaliste Marie Armelle Beaulieu, rédactrice en chef du magazine Terre Sainte, du frère Olivier moine bénédictin d’Abu Gosh. Tous, avec leur sensibilité et leur histoire personnelle, nous ont aidés à percevoir la situation politique actuelle et à y porter un regard de chrétien porteur d’espérance et de charité.

A Jérusalem, nous avons trouvé un tombeau vide. Il nous rappelle cette invitation : « allez de toutes les nations, faites des disciples… ». Ne restons pas là ! Retournons chez nous pour partager ce cadeau du Christ Sauveur que nous avons un peu plus approché lors de ce pèlerinage.

Père Karl-Aymeric de Christen - Diocèse d'Orléans - Vice-recteur du Séminaire - Directeur du 1er cycle


Pour Emmanuel, c’était son premier pèlerinage en Terre Sainte – Témoignage

Le 12 décembre dernier, 3h45 du matin, le réveil sonne : la levée du corps est difficile, je ne réalise pas encore. Douche, petit-dej’ frugal, et nous voilà partis en bus vers l’aéroport. L’attente est longue mais joyeuse. Le vol est long aussi, l’accueil à Tel-Aviv plutôt froid, l’arrivée dans le désert tardive. Le soleil se lève sur le désert rocailleux du Néguev : ça y est, je suis en Terre Sainte. C’est la première fois pour moi, et en fait je me rends compte que je ne réalise toujours pas. Ou plutôt, j’ai l’impression d’être déjà venu, de vivre une sorte de déjà-vu. J’ai pourtant bien vérifié dans mes souvenirs, je ne suis jamais venu.

Passer par les lieux saints, que Jésus a foulés de ses pieds, est cependant impressionnant. Les paysages de la Terre Sainte, bien que parfois arides et durs, sont objectivement majestueux et beaux. Je me suis alors dit que Dieu avait bien choisi son coin pour venir sur Terre. La tension entre les deux peuples ? On la ressent, on nous en parle, mais elle n’est pas non plus palpable. Sans doute qu’on ne réalisait pas, ça non plus. La mer morte, Nazareth, Bethléem, tout est incroyable. Tout est beau, je ne perds pas une miette des lieux qu’on visite. Je suis comme un enfant qui part en vacances pour la première fois de sa vie. Tout est de l’ordre du génial. Je bois chaque mot de notre guide, excellent. Mais je ne réalise toujours pas.

En fait, je pense que c’est en arrivant à Jérusalem, sommet de notre pèlerinage, sommet de notre foi, sommet de l’Univers, que je commence à réaliser. C’est là que Jésus est mort et ressuscité. Le passage au tombeau, dans le Saint Sépulcre, est le moment central de mon pèlerinage, je suis submergé par les émotions. Ça y est, je peux mourir tranquille, j’ai vu le Saint Sépulcre ! J’ai constaté moi aussi, que le tombeau est bien vide. Je suis renvoyé dans ma Galilée, dans mon diocèse, pour annoncer la Bonne Nouvelle.

Retour en France, la veille de Noël, les jeunes de ma paroisse me demande : « alors ? ». Ben, en fait, contrairement à ce que je pensais, je ne réalise toujours pas, j’ai besoin de temps… Fin janvier, j’écris cet article, je me repasse le film dans ma tête, je me replonge dans mon pèlerinage. Mais en fait, je ne réalise toujours pas ce qu’il s’est passé. Je me sens comme Pierre, qui arrivé au tombeau, constate les linges pliés, sans Jésus, mais qui n’est pas sûr de comprendre. Oh bien sûr, intellectuellement, j’ai bien compris ce qu’il m’arrivait, mais spirituellement, passer par Jérusalem, au cours de ses années de séminaire, n’a pas de prix. Un jour peut-être, je réaliserai vraiment l’immense chance que j’ai eu de marcher sur les pas du Ressuscité…

Emmanuel RENAULT - Diacre - Diocèse de Limoges


Sur les pas du Christ… en Galilée !
Florent témoigne de notre passage dans la région de l’enfance du Christ

« Tu as fait pour nous tant de choses, toi, Seigneur mon Dieu.
Tant de projets et de merveilles : non tu n’as pas d’égal » (Ps 39,6)

La Galilée, cette région que Jésus a sillonnée en tous sens après avoir quitté la ville de Nazareth. Cette ville où il grandit, travaille avec son père Joseph et devient un homme, prêt pour annoncer le Royaume de Dieu. Nazareth, ce village aujourd’hui très grand accueillant les pèlerins qui viennent découvrir ce lieu du « OUI ». Marie donne son « OUI » pour accueillir le Sauveur en son sein. En étant attentif nous pouvons entendre... « Je suis la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole ».

Puis notre route continue sur les bords du lac de Tibériade où Jésus marchera sur les eaux, où il se manifestera à ses disciples après la résurrection. Puis à Capharnaüm, où il enseignera dans la synagogue à de nombreuses reprises. Et enfin Tabgha où Jésus nourrira la foule de 5000 hommes après avoir fait son grand sermon au mont des Béatitudes. Un pèlerinage, que les pères du séminaire voulaient avec des temps de marche... mais aussi de montée au mont Thabor, le lieu de la Transfiguration de Jésus. Durant notre pèlerinage, mais pour moi particulièrement en Galilée, grâce aux évangiles, nous avons réussi à mieux « visualiser » tous ces moments du ministère de Jésus. Nous sommes allés à la suite du Christ, en ces lieux saints, et maintenant nous pouvons chanter : Galilée, Galilée, Galilée, je viens de la Galilée, Jésus m'a chargé d'annoncer à tous ses frères qu'il est ressuscité.

Florent RINGEVAL - 2eme année - Diocèse de Nevers


Jésus - Jérusalem - Nous : C’est au tour de Jegani et Ligori, nos frères indiens, de témoigner de notre passage dans la ville sainte !

Nous sommes très heureux de partager avec vous toutes et tous notre très précieuse expérience du pèlerinage en Terre Sainte, surtout à Jérusalem. Pour la plupart d’entre nous, c’était la première fois que nous nous rendions en cette belle terre – la terre promise de Dieu. C’était un moment inoubliable, car notre rêve depuis longtemps s’est réalisé. Nous avons vraiment eu une belle occasion de marcher sur les pas de Jésus notre Seigneur à Jérusalem. Voici quelques sentiments que nous avons vécus pendant cette marche :

  • Au mur des lamentations : Cela nous a permis de voir la vie religieuse des juifs et de prier pour le monde entier.
  • Au Cénacle : Nous avons vécu un temps de méditation qui nous a fait nous imaginer au repas de Jésus avec ses disciples, ainsi que l’apparition de Jésus à ses disciples après la résurrection. Ce lieu nous a marqué parce que c’est un lieu où Jésus a montré l’exemple aux disciples à son époque et aux prêtres aujourd’hui.
  • A Gethsémani : En imaginant les souffrances que Jésus a vécues sur cet endroit avant sa Passion, nous avons pu méditer sur la manière dont il a souffert à cause de nous.
  • La prison (église St Pierre en Gallicante) : Jésus dans le cachot avant d’être livré à sa Passion montre bien combien il a été torturé et enfermé par ses adversaires. Cette visite nous a permis de prier pour les prisonniers qui ont lutté pour la justice dans le monde.
  • Sur le chemin de Croix : Priant et méditant à chaque station, nous nous sommes rappelés le chemin difficile parcouru par Jésus en portant la Croix sur ses épaules et la goutte de sang qu’il a versé sur terre pour nous.
  • Au Golgotha : C’est un lieu qui nous a permis de sentir les souffrances de Marie, mère de Jésus et de ses disciples.
  • Au Saint Sépulcre : Comme Marie Madeleine, nous aussi, nous nous sommes hâtés de voir le tombeau vide de Jésus. En rentrant dans cet endroit précieux, nous étions très heureux parce que nous avons réalisé que nous avons la même mission que Marie Madeleine qui a reçu sa mission de son Seigneur d’annoncer Jésus le ressuscité.

Chaque moment de ce pèlerinage nous a apporté des changements dans nos cœurs et des découvertes nouvelles. Imaginez qu’il n’est pas facile pour nous d’exprimer toutes nos expériences et sentiments intérieurs. Ces ressentis resteront toujours dans nos cœurs et nous apporterons des nouveautés chaque jour de notre vie.

Jegani AROCKIASAMY et Ligori DEVARAJ - 5eme année - Diocèses de St Claude et Dingidul


Les premiers jours en images

Mitzpe Ramon, Mer Morte, Jéricho, Taybeh, Nazareth, Mont Tabor et mer de Galilée

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Foucauld revient pour nous, avec humour, sur ce pèlerinage hors du commun, dans toutes ses dimensions…

Ainsi donc le séminaire est parti en Terre Sainte. Ou en Palestine. Ou en Israël. En fait on ne sait pas trop.

En tout cas, à l’arrivée à l’aéroport, on comprend bien, ou plus exactement on nous fait bien comprendre, qu’on a atterrit en Israël. Ce fut notre première visite. On y est resté environ 3h. Nous avons tout de suite été baignés dans une nouvelle culture. Pour faire connaissance avec nous la douane israélienne a tenu à tous nous rencontrer un par un. Alors on s’est plié à la coutume locale : le douanier prend votre passeport, il comprend que vous êtes étranger, donc que vous ne parlez pas sa langue, du coup il économise sa salive. Il économise son sourire aussi. Peut-être qu’ils ont un nombre de sourire limité dans la journée et comme on est arrivé le soir ils n’en avaient déjà plus, je ne sais pas. Ou alors c’est que la politesse peut rendre malade, sait-on jamais ! Autre coutume locale : on en tire un au sort pour faire plus ample connaissance. Il s’agit d’un échange supplémentaire autour d’un toujours-pas-d’amabilité. Bref, après avoir choisi un séminariste ayant un passeport haïtien (la douanière ne semblait pas au courant de l’existence de ce pays – authentique) ils l’ont cuisiné 5 minutes après l’avoir fait attendre passeport confisqué pendant 2 heures. Une autre culture je vous disais. Après ces échanges de politesses nous avons enfin pu retrouver notre car pour partir en direction du désert dans le sud du pays… mais avec une valise en moins ! Nul ne sait pourquoi, Air France avait décidé de la garder à Paris ! Favoritisme : c’est encore notre Haïtien que le sort a choisi ! Quand ça ne veut pas… On a tout de même pu la récupérer, mais seulement quatre jours après (shabbat oblige !). Israël donc.

Mais aussi Palestine. Inutile ici de prendre position ou de rechercher une solution à un conflit qui n’en a pas. On ne peut que remarquer que les deux cultures sont différentes. Et là aussi on nous fait bien comprendre qu’ici on est en Palestine. « Je suis chrétien arabe palestinien » est un refrain qu’on a entendu un certain nombre de fois. Eh oui tous les palestiniens ne sont pas musulmans. Notez le bien. Et redites-le autour de vous ! Sinon on va avoir des problèmes tant on nous a supplié d’en faire part à notre retour en France ! Un exemple particulièrement marquant : le village de Taybeh. Planté au milieu de la Cisjordanie (donc en Palestine) ce village de 1200 habitants est entièrement chrétien. J’ai dit que cet exemple était marquant. En effet après 3 jours de pèlerinage nous sommes entrés pour la première fois dans une église. Certes, elle était en ruine… Un sacré pèlerinage ! D’autant plus qu’après cette sacrée visite nous sommes allés visiter un autre lieu sacré de Taybeh : la brasserie ! Que voulez- vous, on reste des séminaristes et français qui plus est ! Mais bon, comme nous ne sommes pas venus là seulement pour boire et faire du tourisme, le lendemain nous avons célébrés la messe avec la communauté catholique du village. Très belle messe. Et très touchant de prier avec ces frères chrétiens là même où notre Seigneur a vécu. La liturgie était soignée. Presqu’autant que les chaussures des servants d’autels ! On n’avait pas vu de tels souliers dans une célébration depuis les mocassins de Benoît XVI ! Choisis avec soin, lustrés le matin même, ces souliers claquaient sur le sol carrelé du chœur de l’église! Chaque soulier claquait même six fois… dès qu’un crampon touchait le sol. Ça vous fait une ambiance je ne vous dis pas ! Aube rouge, surplis blanc et chaussures crampons ! Neuve en plus ! Croyez-moi ils en étaient fiers et s’en donnait à cœur joie ! C’est d’ailleurs la première question qu’ils m’ont posée à la sortie : « quelle équipe de foot supportes-tu ? » Bon c’était en anglais donc peut-être n’ai-je pas compris toute la subtilité de la question. Mais je ne crois pas que leur question était subtile. Et dire qu’en dehors du village les soldats israéliens bloquaient tous les carrefours, empêchant la plupart des villageois de sortir… innocence enfantine et beau message pour nous qui ne connaissons pas la guerre: la vie continue ! Bref, la Palestine quoi.

Mais on parle aussi et surtout de Terre Sainte. Logique. Une terre qui a vu naître le fils de Dieu. Et comment ne pas être fasciné par Jérusalem. Les trois grandes religions s’y côtoient et ne serait-ce que pour cela Jérusalem mérite d’être appelé la ville sainte. Mais pour nous chrétien le lieu emblématique c’est le Saint Sépulcre. Centre de Jérusalem qui est elle-même centre du monde ! Rien que ça ! Et sans parti pris bien sûr ! Sous les dômes de la basilique vous pouvez trouver le tombeau du Christ (vide heureusement), et le lieu du Golgotha. Vous pouvez aussi trouver sous ces mêmes dômes à peu près tout ce qui se fait en termes de confessions chrétiennes. Tout y passe : des sobres liturgies latines avec les chants grégoriens aux fastueuses vénérations orthodoxes avec des voix si graves qu’on ne savait même pas que ces notes existaient ! Avec un peu de chances vous pouvez tomber sur un groupe de protestants charismatiques qui embrassent tout ce qui tombe sous leur nez. Une fois qu’on a goûté un peu à cette atmosphère plutôt unique il faut quand même entrer dans le tombeau. Une demi-heure de queue pour arriver finalement à se faufiler sous la porte et se trouver une place près du tombeau. A peine a-t-on le temps de dire un pater que le pope orthodoxe, qui ressemble plutôt à un vigile de boîte de nuit, nous demande, d’une intonation qui laisse plus ou moins de place à la discussion, de sortir pour laisser la place aux suivants. Voilà, c’est ça l’expérience du Saint Sépulcre et de la Terre Sainte. Un passage éclair sur les lieux de nos racines. Mais un passage qui laisse des images fortes comme vous avez pu le comprendre. On ne peut pas y rester indifférent.

Israël, Palestine appelez cela comme vous voulez mais Terre Sainte ça c’est sûr !

Foucauld POMMIER - 2eme année - Diocèse de Moulins



Wadi Kelt, Bethleém, Jérusalem, AbuGosh : les photos....

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