Session sur la liturgie

Le séminaire revêtait des ornements particuliers, davantage constitués d’écrans et de micros que de nappes et de patènes, du 14 au 16 décembre lors d’une session où l’ensemble de la maison, des membres de l’ANDC aux pères en passant par les diacres, était réuni en l’honneur de la liturgie. « Le sens de la liturgie et l'implication de nos sens » fut le thème principal des débats pendant ces trois jours, propos dirigés par les pères Hugues Guinot et Benoit Kitchey. Il s’agissait de répondre à l’invitation pressante du concile Vatican II de mettre l’enseignement de la liturgie à une place toute spéciale dans la formation et de tenter de le lier aux autres enseignements. En outre la communauté croît, cette année particulièrement, et chacun ressent le besoin d’avoir en commun les fondamentaux qui constituent la liturgie.

Les enseignements furent variés mais tous gravitaient autour du thème central des sens. Ainsi, Sophie Gall-Alexeef, spécialiste de la liturgie, nous venant du grand Est, ouvrit la session pour repartir de la base en nous proposant une définition de la liturgie symbolique, mystagogique et anthropologique. Elle développa ensuite l’esprit de la liturgie selon Sacrosanctum Concilium avec son double mouvement de sanctification de l’homme et de louange vers Dieu ; puis en s’inspirant de Romano Guardini, elle nous dévoila la liturgie comme une action divino-humaine. Nous avons tous apprécié la pédagogie avec laquelle elle a déployé son savoir : discussions en groupe, visionnages de photographies, écoute de polyphonie singulière, interview de M. Dutilleul sur le projet du chœur de la cathédrale de Strasbourg.

De cette base solide dont nous disposions, l’envol vers d’autres espaces fut aisé et nous atterrissions, au fur et à mesure des heures, dans trois régions très différentes : la hauteur du chant sacré, le mystère de la psychologie et la profondeur de la philosophie. Ainsi, Julien Courtois, maître de chapelle au Puy en Velay, évoqua l’enjeu du choix des chants. Il nous fit comprendre l’importance cruciale de la musique sacrée unissant le corps du Christ et constituant une belle part de la mémoire d’une communauté. Claire-Elise Sterlin, laïque engagée auprès de la liturgie dans son diocèse et psychologue-clinicien, nous éclairait sur les enjeux de la relation dans la liturgie, de la construction de l’enfant avec ses parents jusqu’à l’homme adulte qui grandit avec Dieu et les hommes qui l’entourent. Enfin, un professeur de philosophie, fit briller la liturgie sous l’appellation d’œuvre du septième jour, proposée par Dieu et capable de notre sanctification.

Quittant de joyeuse humeur le séminaire, nous nous retrouvâmes le troisième et dernier jour au côté de saint Benoît pour prendre conseil des plus sages des hommes, que nous jalousons tous secrètement, les moines. Ce fut tout d’abord frère Luc qui nous enseigna, notamment sur la participation du fidèle à la liturgie et cet enjeu : « Que notre esprit s’accorde avec notre parole. ». Puis, nous eûmes la joie d’accueillir deux frères hauts en contraste : d’un côté, frère Louis-Marie, vieux sage avec plusieurs décennies de communauté à son actif et frère Théophane, jeune bénédictin au sang fougueux et à la voix passionnée. Leurs témoignages sur ce qu’ils vivaient à Saint Benoît sur Loire furent une aide précieuse pour le dernier exercice à vivre.

En effet, à l’aboutissement de cette session, chacun dut ramasser les connaissances et les questionnements reçus lors de ces trois jours passionnants pour les partager avec tous et entreprendre des réformes dans nos vies personnelles et dans notre communauté du séminaire. Tout ne faisait que commencer.

François-Xavier Boulard - 1e année - Diocèse de Sens-Auxerre

séminariste en 1e annéeséminaristes lors de la formation sur la liturgie