Le potager des séminaristes

L’idée d’un potager agroécologique n’a pas germé toute seule dans la tête d’un séminariste, par hasard, telle la mauvaise herbe apparaissant au beau milieu d’un parterre de fleurs. Bien au contraire ! Cette idée a mûri à la suite d’une soirée du 2nd cycle l’an dernier, au cours de laquelle nous avions visionné le film « Demain ».

Le potager des séminaristesCe film part du constat que si rien n’est fait pour améliorer les choses, une partie de l’Humanité pourrait avoir disparu d’ici 100 ans. Loin de se lamenter sur notre sort, ce film propose au contraire d’aller à la rencontre de personnes dont les solutions fonctionnent réellement et pourraient permettre, à une plus large échelle, de renverser la situation. Dans la lignée de Laudato Si’, ce film aurait, à coup sûr, pu recevoir l’Imprimatur du Pape François.

Déjà stimulés par la lecture de l’encyclique papale, ce film est venu nous bousculer : que peut-on faire, nous, à notre petite échelle, pour participer au changement de paradigme auquel nous sommes appelés ?

Conscients que nous ne changerons pas le monde à nous tout seuls, nous avons décidé de commencer par un « petit quelque chose », qui s’est formalisé par un petit potager agro-écologique. Nous ne sommes pas des spécialistes, certains d’entre nous, et moi le premier, avaient à peine planté une graine de sa vie… Mais nous nous sommes cultivés, afin de cultiver au mieux, et dans le respect de la Nature. Aucun engrais chimique, le moins possible d’eau, mais une dose d’amour à la place. Spirituellement, c’est un plus aussi pour nous : travailler la terre, c’est revenir à l’essentiel, réapprendre la patience dans ce monde qui va à cent à l’heure et nous aider à nous souvenir que nous avons tout reçu du Créateur.

Emmanuel RENAULT, 4ème année, Diocèse de Limoges


Le potager des séminaristes


Il y a un peu plus d’un an (21 mai 2017) commençait notre aventure potagère agroécologique.

La première étape avait été, pour notre petite équipe de six motivés, de monter le projet en étudiant différents aspects de ce jardinage, dans le but de le rendre réalisable avec nos moyens. Ceux-ci comprenaient le choix de l’emplacement du potager et l’étude du sol, la réalisation d’un composte local, l’étude d’un système de récupération de l’eau de pluie, et d’un calendrier des semis et récoltes possibles.

Après avoir eu l’aval des pères, nous nous sommes retrouvés pour préparer le terrain. Il s’agissait de retourner six mètres carré de pelouse, pour commencer, et d’y incorporer du composte. Les premiers semis de radis et de carottes, ainsi que la plantation de pommes de terre ont ainsi vu le jour. Un mois plus tard, les radis ont été dégustés par la communauté. Puis les carottes ont servi d’apéritif à la rentrée de septembre qui a suivi.

Aujourd’hui, après un peu plus d’un an d’existence, le potager a doublé de surface, trois nouveaux frères ont rejoint l’équipe, et des nouvelles de cette réalisation apparaissent régulièrement sur la page Facebook du séminaire.

Les plantations se sont également diversifiées. Nous avons en ce moment des fraisiers, des pommes de terre, des carottes, des radis, de l’ail, des courges, des tomates, des herbes aromatiques… le tout en bio évidemment !

Le potager des séminaristes


Si ces « fruits » là sont bien visibles, il en est d’autres que nous cherchons à promouvoir : avant tout, un partage de connaissances sur un sujet qui peut nous concerner en paroisse ou chez nous, l’entraide pour les différents travaux, l’entretien et la dégustation des produits.

Vincent JOYAU, 5ème année, Diocèse de Bourges

Foucauld, séminariste arrivé début de l’année,
a choisi de rejoindre l’équipe « potager » du séminaire.
Il nous explique pourquoi il a fait ce choix :

Arrivé cette année au séminaire d’Orléans, j’ai appris ce qu’était la vie au séminaire : des cours, des temps de prière, un peu de pastorale et des temps fraternels. Mais il me manquait quelque chose d’essentiel pour mon équilibre. Moi qui ai grandi en campagne, il me fallait mettre les mains dans la terre. C’est donc avec joie que j’ai pu me joindre à l’équipe potager du séminaire. J’y ai trouvé un groupe qui vivait bien et surtout qui avait un projet bien défini : participer au mouvement écologique impulsé par le Pape François et son encyclique Laudato Si’. Ce qui au départ n’était pas ma motivation première m’a tout de suite emballé. Il s’agit, à notre niveau, d’agir dans la mouvance d’un retour à l’écologie. Ce qui s’incarne non seulement dans le potager mais aussi dans un engagement personnel au quotidien.

Au-delà de cela ce contact avec la nature me semble essentiel pour rester les pieds sur cette bonne terre que Dieu nous a confiée et ne pas avoir sans cesse la tête dans les concepts abstraits de la philosophie. Il s’agit pour moi de me souvenir de quoi nous sommes faits et de communier avec la nature. Ne nous y trompons pas, le but n’est pas à terme de nourrir toute la communauté du séminaire ! Non, il s’agit bien plutôt pour moi de renouer avec un travail manuel et sain pour mieux se consacrer ensuite aux études.

Foucauld POMMIER, 1ère année, Diocèse de Moulins

Le potager des séminaristes